Le succès n’est pas facile à gérer
Les affaires vont bien. Très bien. Les ventes augmentent. Les succès s’accumulent. Les clients sont généralement satisfaits. Les bonnes nouvelles s’additionnent. Et, pourtant, vous connaissez des périodes de stress et de doute intenses. Rassurez-vous : de nombreux entrepreneurs sont passés par là.
Certains entrepreneurs se demandent s’ils sont équipés (ou ont tout simplement la volonté) pour diriger une PME de grande taille. Beaucoup aimeraient se contenter d’une entreprise qui leur permet de vivre de leur passion, de payer les factures, de connaître un style de vie indépendant, et de bien satisfaire leurs clients. D’autres entendent dominer le monde.
Après qu’une entreprise ait franchi le Rubicon et qu’elle ait émergé avec succès de sa phase de démarrage, les entrepreneurs se retrouvent à un carrefour. Ils se demandent quelle est la taille la plus optimale en fonction de leurs choix de vie, de leurs ambitions, de leurs projets personnels. C’est un questionnement inévitable, mais sain.
Certains se contentent alors de parts de marchés et de revenus stables, et alignent leur entreprise en conséquence. D’autres veulent ouvrir de nouveaux marchés, lancer des produits complémentaires, et apprécient ajouter des milliers de points aériens au fil de leurs conquêtes géographiques. Enfin, ils sont plusieurs pour qui l’objectif numéro un est de construire une vedette de leur industrie et, ultimement, de se faire acheter par une multinationale. Ou d’être l’acheteur!
L’important, c’est de s’assumer dans cette démarche.
Le problème, c’est que peu importe l’étape où vous en êtes, il arrive indéniablement un seuil où vous avez atteint les limites de votre implication en solo. On appelle ce seuil le « paradoxe de la croissance ». Grosso modo, plus une entreprise étend ses ailes, plus sa gestion devient compliquée. Ce qui… freine sa croissance!
Ajoutons qu’aucun entrepreneur n’est un spécialiste de tous les domaines. Il doit donc déléguer de plus en plus de tâches à son personnel ou à des fournisseurs externes. Ce qui vient compliquer davantage son existence!
Gérer la croissance
Plusieurs entrepreneurs qui sont passés par là vous le confirmeront : il est plus facile de gérer la croissance que la décroissance.
Plus l’entreprise conquiert de clients et de marchés, plus ses besoins en ressources humaines et matérielles s’accroissent et… moins elle en a les moyens! Car les revenus ne suivent pas nécessairement les besoins en capitaux. L’entrepreneur doit donc gérer une crise de liquidités, mais aussi une crise de leadership : lui qui est habitué à tout faire par lui-même doit, du jour au lendemain, recruter et former des talents, et leur déléguer des tâches. Or, il manque souvent de temps, d’énergie, de ressources pour vivre cette transition, qui se fait la plupart du temps dans la frénésie.
D’autant plus qu’il doit déterminer quel est le niveau d’efficacité optimal, ce que plusieurs entrepreneurs appellent le « sweet spot ». Combien de niveaux décisionnels dans l’équipe fera de l’entreprise une organisation efficace, sans jamais que la direction ne soit trop isolée des clients, des talents et des fournisseurs?
Ce questionnement, l’entrepreneur devra y faire face tôt ou tard. D’autant plus qu’il est souvent plus facile de diriger une entreprise en solo qu’en équipe, et qu’il est plus aisé de présider une organisation de plusieurs centaines d’employés qu’une équipe de dix personnes!
Le mentorat
Toutes ces étapes, tous ces questionnements, toutes ces transformations sont anxiogènes pour un entrepreneur. Karine Foisy, mentorée de Laval, qui dirige l’entreprise Veille sur toi, estime qu’un mentor jouera un rôle clé à cette étape précise de la croissance de l’entreprise.
Isabelle Meilleur, mentorée du Centre-du-Québec, dirige également Oxyxoins. Elle offre des produits très dispendieux dans le domaine de la santé et vit régulièrement des crises de croissance, qui l’emmènent à gérer la demande des clients en fonction de critères qu’elle contrôle moins, comme le financement. D’autant plus qu’elle a plusieurs compétiteurs. Elle apprécie le rôle de son mentor, qui lui a appris à ne pas se soucier de la compétition, à se concentrer sur les forces de sa propre entreprise pour aller de l’avant.
Les deux femmes s’expriment dans le cadre d’une vidéo intitulée « Bien vivre sa croissance », produite par le Réseau M.
Grâce à sa relation mentorale, Karine Foisy a appris à s’entourer des bonnes personnes dans son projet de percer le marché canadien-anglais. Elle a déniché des personnes clés dans la vente et la distribution. Pour Isabelle Meilleur, le mentorat lui a permis d’innover, d’aller beaucoup plus loin que ce qu’elle avait initialement envisagé.
Une collaboration de Stéphane Desjardins.