Canaliser ses énergies
Les entrepreneurs sont des passionnés avant toute chose. Au jour le jour, cette passion d’entreprendre les amène souvent à s’essouffler et à perdre de vue leurs objectifs. Dans ce contexte, le mentor les aide à canaliser leurs énergies pour réaliser leurs rêves.
Mentors et mentorés s’expriment sur ce sujet dans la vidéo « Canaliser ses énergies », de la série « Atteindre son équilibre », produite par le Réseau Mentorat.
« Au fond, je travaillais trop! » Sylvain Dubé, mentoré et propriétaire de SD Électronique dans le Bas-Saint-Laurent, aborde, par ce constat lucide, un sujet sensible pour nombre d’entrepreneurs.
Pour clarifier, Maxime Blanchette, mentor de Laval, décrit un contexte typique du quotidien de celles et ceux qui sont en affaires : « À la base, les entrepreneurs sont des gens passionnés. Lorsque nous sommes dans l’action, on sait où on veut aller et on veut faire croître notre entreprise. On veut faire plus d’argent, plus de profits. »
Pierre Genest, mentor en Montérégie, renchérit : « C’est une qualité, certes, mais ça peut devenir un défaut au sens que le focus d’entreprise prend de moins en moins de place. Pour éviter ce piège, la majorité des entrepreneurs doivent apprendre à canaliser leur énergie autour d’un objectif central, pour connaître le succès. »
Claudia Chassé, mentorée de Lanaudière et propriétaire de Lait de poule, se décrit comme une entrepreneure fonceuse : « Je suis du genre à faire exploser toutes les portes. Mais il faut reconnaître qu’il faut parfois de l’aide pour évaluer quelles portes ouvrir, pour éviter de s’essouffler… »
Pour Pierre Genest, il faut souvent revenir à l’essentiel : « Si un entrepreneur perd le focus, il se déconcentre, il épuise son énergie, il s’éparpille vers trop d’éléments. » Son collègue Maxime Blanchette est bien conscient de cette réalité : « Avoir des rêves, c’est une chose. Mais il faut être capable de les réaliser. »
« À un moment donné, les mentorés doivent comprendre qu’ils doivent reprendre leur souffle », ajoute Jean-Louis Des Rosiers, mentor en Outaouais. Sylvain Dubé lui donne raison : « J’ai dû avant tout réaliser qu’il fallait me fixer des plages de temps où je devais me convaincre de ne pas travailler! Comme entrepreneur, tu te sens alors coupable. Mais tu dois arrêter! Tu dois prendre du temps pour toi. »
Jean-Louis Des Rosiers reconnaît que c’est un geste difficile, que prendre du temps pour soi n’est pas naturel pour un entrepreneur : « C’est personnel à chaque mentoré. Mon rôle, ce n’est pas de leur dire quand arrêter, mais de leur faire comprendre l’importance d’une pause, qu’ils doivent détecter par eux-mêmes le bon moment pour se reposer. »
« Je ne sais pas si j’aurais trouvé le moyen de ralentir et même d’arrêter, témoigne Sylvain Dubé. Mais ça aurait été certainement plus long avant que j’en réalise l’importance. Ce n’est pas encore gagné, mais je vais dans la bonne direction! »
Pierre Genest considère que prendre un temps d’arrêt ne signifie pas de se fermer aux initiatives et aux innovations qui peuvent inspirer un entrepreneur. Jean-Louis Des Rosiers va dans le même sens : « On ne veut pas les bloquer : c’est leur adrénaline! C’est comme ça qu’ils opèrent et qu’ils gèrent leur entreprise. »
Maxime Blanchette insiste toutefois sur l’importance de garder le contrôle, de maintenir une direction : « Lorsque je rencontre mes mentorés, je veux qu’ils continuent à poursuivre leurs rêves, mais ils doivent établir par eux-mêmes les étapes appropriées pour atteindre leurs objectifs. »
Pour Claudia Chassé, le moment passé avec son mentor lui permet de se recentrer : « Je trouve ainsi un équilibre entre ce que j’ai prévu de réaliser, ma vision en tant qu’entrepreneure, mais aussi ce que j’entends devenir au sein de mon entreprise. »
« L’essentiel pour un entrepreneur, c’est de rester alerte, conclut Pierre Genest. Son focus, c’est ce qui est important aujourd’hui. Demain, ça peut être complètement autre chose. »
Une collaboration de Stéphane Desjardins.