Entreprendre pour subsister
L’Indice entrepreneurial québécois 2017 nous renseigne notamment sur les motivations à entreprendre des femmes entrepreneures.
Saviez-vous que le désir d’être son propre patron, de pouvoir prendre ses propres décisions et d’être maître de son destin sont des motivations très puissantes et parmi celles les plus souvent évoquées par les répondantes du sondage? C’est le cas pour 55,2% des jeunes femmes propriétaires et même 61,0% chez les femmes de 35 à 49 ans. Entreprendre est parfois, aussi, une question de nécessité… Laissons Cora Tsouflidou nous dire comment elle a su faire rimer nécessité et, finalement, prospérité!
Cora Tsouflidou aspirait à être une artiste. Être une écrivaine, travailler de ses mains. En créant par nécessité son premier restaurant à déjeuner Cora, elle ne soupçonnait pas la femme d’affaires exceptionnelle qui se cachait en elle. On peut affirmer qu’elle a réalisé son rêve en réinventant le repas le plus important de la journée pour des milliers de Canadiens, et en suscitant la joie chez tous les clients qui se dirigent vers la bannière ornée d’un soleil rieur.
Pour Cora, travailler dur, c’est crucial. Mère monoparentale à 40 ans, divorcée de son mari, elle décide de mettre ses talents culinaires au service d’un casse-croûte qu’elle achète et convertit en restaurant à déjeuner. Sa motivation première? Subvenir à ses besoins et à celui de ses trois enfants. Cora détient huit ans d’études (anciennement le cours classique), mais aucune connaissance en entrepreneuriat. Pourtant, elle développe la recette du succès. Les clients en redemandent. Ils adorent les nouveaux plats, à la fois colorés et réconfortants, que Cora concocte avec inspiration et passion.
Le côté affaires de la Gaspésienne d’origine la prend par surprise alors qu’elle souhaite ouvrir un deuxième, puis un troisième restaurant. Créations culinaires, création d’un logo, conception des menus ; l’imagination de Cora est sans bornes. Le modèle de franchisage arrive alors qu’elle détient neuf restaurants. Une jeune femme l’interpelle et désire reproduire la recette de son succès dans son propre établissement. Cora se renseigne donc sur la question et entreprend de démarrer sa première franchise. Elle connaît un développement fulgurant et gagne vite les autres provinces canadiennes. Aujourd’hui, la bannière compte plus de 130 restaurants.
Quand on lui demande si elle a rencontré des obstacles majeurs tout au long de sa vie d’entrepreneure, Cora répond par la négative. Elle a dû trouver un moyen de survivre, d’être forte pour ses trois enfants. Ces derniers l’ont d’ailleurs aidée à surmonter les moments de découragement. Tous ont participé activement au restaurant dès les débuts pour permettre à leur famille de s’en sortir, mais seulement un d’entre eux a poursuivi l’aventure. Aujourd’hui, Nicholas est à la tête de l’entreprise, appuyé par Cora qui se consacre principalement aux activités d’administratrice, d’actionnaire de contrôle et de porte-parole des restaurants Cora. Chef de file dans l’industrie du déjeuner au Canada, souvent imitée, mais jamais égalée, Cora Tsouflidou peut être fière de son lègue incontestable dans le monde de la restauration.